Le stade de football, creuset de la sociabilité sportive au village en Vaucluse (années 1920-1980)

  • The football stadium, a melting pot of sporting sociability in the village of Vaucluse (1920-1980)

DOI : 10.58335/football-s.950

p. 141-152

Résumés

L’histoire du football des campagnes a été peu étudiée. Pourtant, dès l’entre-deux-guerres, le stade devient un lieu de sociabilité et de cristallisation des identités important notamment dans le département du Vaucluse. Trouver un terrain n’est pas chose facile. Certains clubs doivent changer de lieu quand le pré utilisé n’a pas encore été fauché par le propriétaire. Des foules importantes n’en assistent pas moins aux rencontres, notamment sous le régime de Vichy qui a interdit les bals et la chasse. De véritables stades sont construits à partir de la fin des années 1940. Toutefois, à partir de la fin des années 1960, le stade doit faire face à la concurrence d’autres divertissements comme la télévision et à la mobilité de l’automobile. Même si les néo-ruraux ne s’intègrent pas toujours dans la sociabilité du ballon rond, le match du football n’en reste pas moins un événement important de la vie des villages encore aujourd’hui.

The history of rural football has been little studied. However, from the inter-war years onwards, the stadium became an important place for socialising and crystallising identities, particularly in the Vaucluse department. Finding a pitch was not easy. Some clubs had to move to another venue when the meadow they were using had not yet been mown by the owner. Large crowds nevertheless attended matches, particularly under the Vichy regime, which banned balls and hunting. Real stadiums were built from the late 1940s onwards. However, from the late 1960s onwards, the stadium had to compete with other forms of entertainment such as television and the mobility of the car. Even if the neo-rurals don't always fit in with the round ball sociability, the football match is still an important event in village life today.

Plan

Texte

À la fin des années 1950, le stade de football de Lourmarin accueille Albert Camus, prix Nobel de littérature en 1957. Véritable amateur du ballon rond, il ne « manque ni un match, ni une séance d’entrainement1 » de la Jeunesse Sportive Lourmarinoise. Installé « sur la touche » du stade Raoul Dautry, il observe avec enthousiasme les joueurs évoluer sur le terrain, partageant leur plaisir du jeu et leurs éclats de rire. Comme dans de nombreux villages du département de Vaucluse, cet espace dépasse largement sa simple fonction sportive entre les années 1920 et 19802. Pour Henri Barthélémy, principal animateur de la JS Lourmarin, le stade constitue un véritable creuset de sociabilité et un moteur d’animation pour la communauté villageoise, en particulier « les longs dimanches d’hiver [il] offre la seule distraction possible de l’après-midi3 ».

À de rares exceptions près, l’histoire du sport ne s’est pas particulièrement penchée sur le stade de football au village4. Jusqu’à récemment, l’histoire du sport a privilégié l’étude des grandes enceintes du sport-spectacle5, des manifestations sportives compétitives6, la dimension architecturale des infrastructures sportives sous les régimes autoritaires7, ou encore les fonctions des grands stades8. Julien Sorez, pour sa part, s’est intéressé aux « nombreux terrains et stades des pratiquants anonymes » de Paris et de ses banlieues, où l’étude de ces espaces est intimement liée à la réflexion sur l’ancrage local et la diffusion des pratiques sportives9. Notre article vise à combler un vide historiographique en proposant une analyse du stade de football comme lieu de sociabilité au village en Vaucluse.

Alors qu’en Angleterre, le football s’impose rapidement comme un élément central de la culture des classes populaires10 dès les années 1880, incarnant une « véritable religion laïque du prolétariat britannique, avec son église (le club), son lieu de culte (le stade) et ses fidèles (les supporters)11 », il devient également un marqueur clé de l’identité urbaine12. En revanche, en France, l’appropriation du football par les classes ouvrières suit « un processus complexe et plus ambigu qu’on ne pourrait le penser13 ». Dans l’entre-deux-guerres, le football commence à s’affirmer, et cette évolution s’accélère particulièrement dans les années 1940-1950, où il se présente comme « le visage d’un sport populaire, sinon prolétaire14 ». En Vaucluse, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’essor du football est étroitement lié aux transformations socio-économiques locales15. Dans ce département, à partir des années 1920, et plus largement dans les années 1930, le football s’impose comme le « sport-roi au village16 », mobilisant une population majoritairement paysanne. Ces derniers pratiquent leur sport sur les pelouses naturelles des champs, souvent mis à disposition par des propriétaires locaux. Ce qui est initialement perçu comme un simple loisir évolue pour devenir un espace central de cohésion sociale participant aux mutations qui affectent les campagnes vauclusiennes.

L’implantation spatiale du football renvoie à la question de sa pérennité puisque la longévité de la plupart des pratiques culturelles tient à l’établissement de lieux spécifiques. On constate que les espaces du football, tel le stade, sont bien souvent associés à des formes subtiles de sociabilité. Pour la majorité des dirigeants et des joueurs vauclusiens de l’entre-deux-guerres, la fonction « physique » du football ne semble pas être plus importante que sa fonction sociale, et par la plasticité du club comme institution sociale, sa capacité est alors de remplir des fonctions très différentes dans un contexte de modernisation économique et culturelle des campagnes. Et la fonction de sociabilité du club est souvent, plus que la fonction officielle, la raison d’être réelle de l’association17.

Définie comme « l’aptitude des hommes à vivre intensément des relations publiques18 », la sociabilité19 s’inscrit au cœur des dynamiques sociales qui façonnent le club de football et son stade comme des lieux privilégiés de rencontre et de partage20. Dans quelle mesure le stade de football devient-il le creuset de la sociabilité sportive au village en Vaucluse entre les années 1920 et 1980 ? En s’appuyant sur une approche micro-historique et l’exploitation d’archives publiques et privées inédites, cet article propose d’analyser d’abord le stade de football comme un lieu inédit de sociabilité villageoise en Vaucluse durant l’entre-deux-guerres. Plus qu’un simple espace de pratique sportive, le stade se révèle être un creuset où se tissent des liens sociaux, où se négocient des identités collectives et où s’incarne une forme de modernité rurale dans les années 1940-1950, jusqu’à son déclin progressif à partir des années 1960, reflet des mutations sociales et culturelles des villages du Vaucluse. Si ce département constitue un cas d’étude particulièrement intéressant, il ne saurait pour autant être considéré comme représentatif de l’ensemble des campagnes françaises. Cette recherche se veut donc exploratoire, avec pour objectif d’ouvrir la voie à des études plus larges sur la place du sport et plus particulièrement du football dans le monde rural21.

Le terrain de football, lieu inédit de sociabilité au village pendant l’entre-deux-guerres

Durant l’entre-deux-guerres, les premiers matchs de football dans les campagnes vauclusiennes se déroulent fréquemment sur des prés transformés en terrains de sport. À cette époque, la recherche d’un terrain constitue une priorité pour les fondateurs des clubs sportifs nouvellement créés. Pour La Gazette sportive, hebdomadaire sportif vauclusien fondé en 1927, un terrain idéal se doit d’être plat pour minimiser les risques de blessures et favoriser un jeu fluide22. Cependant, à la fin des années 1920, peu de clubs en Vaucluse disposent d’un tel espace. Hormis quelques exceptions comme Bollène, Vaison ou Pertuis, les terrains sont généralement des prés loués à des paysans ou prêtés gracieusement par des propriétaires23. Ce manque d’infrastructures permanentes explique l’état médiocre des terrains, souvent étroits et accidentés, où les matchs favorisent davantage le jeu brutal que la finesse technique24. L’histoire du terrain du SC Jonquières illustre bien ces difficultés. De 1921 à 1951, le club ne possède aucun terrain attitré. Les pratiquants jouent « dans un pré, pas toujours le même, car il faut obtenir l’autorisation du propriétaire qui la donne que lorsque son pré est fauché de fraîche date. Les montants et les barres sont dressés à chaque match avec de simples cannes attachées avec des ficelles25 ». Le pré, en tant que premier terrain de football, est une réalité que l’on retrouve dans de nombreuses campagnes françaises de l’entre-deux-guerres. En Normandie, les footballeurs de Tessy Sports évoluent sur un herbage loué dans le village de Mourocq, où, la veille des matchs dominicaux, les vaches sont mises en pâture pour tondre la pelouse26. Dans le Jura, le FC Orgelet, créé en 1923, pratique également le football dans un pré situé sur la route de Merlia27. Bien que l’absence d’infrastructures freine l’essor technique des équipes de football rurales, elle n’entrave pas l’apparition d’un espace de sociabilité.

Le stade de football de Caromb, village agricole adossé au sud du Mont-Ventoux capitale mondiale de la production des plants de vigne pendant près d’un demi-siècle, constitue un révélateur des mutations de la sociabilité juvénile et villageoise au lendemain de la Première Guerre mondiale. En 1922, quatre jeunes hommes du village – Élie Courias, négociant, Marcel Roubin, cultivateur, Paulin Chave, cultivateur et Albert Ulpat, boulanger – fondent le Sporting-Club de Caromb, dans une démarche visant à répondre à des préoccupations sociales et éducatives. L’objectif explicite de cette initiative est de « déclarer la guerre aux bistrots et aux cercles où la jeunesse locale s’était laissée entrainer aux jeux d’argent28 ». En substituant le football à ces activités, les promoteurs du club ambitionnent d’encadrer la jeunesse locale et de canaliser ses énergies vers une pratique sportive structurée et fédératrice. L’émergence du stade de l’Euze s’inscrit dans cette dynamique de transformation sociale. Bien qu’éloigné de deux kilomètres du centre du village, ce stade devient rapidement un lieu central de sociabilité, où « tout le village se rend tous les dimanches autour des touches pour voir ses enfants jouer au football29 ».

Un article publié dans L’Auto du 30 janvier 1924 confirme l’émergence du terrain de football dans les villages comme lieu central de sociabilité et de dynamisme communautaire. En 1923, Marcel Ricard, fils de paysans, fonde l’Étoile Sportive et Artistique de Villelaure30. Les équipes jouent sur un pré, situé à proximité des écoles, prêté par la famille Verdet-Kléber31. Ainsi, Villelaure, un village agricole spécialisé dans les cultures maraichères (pommes de terre, asperges, melons) de 900 habitants, possède un club sportif très actif. Il compte environ 100 membres, dont 60 pratiquants réguliers, majoritairement des jeunes paysans32. Trois équipes de football s’entrainent quotidiennement sur le pré, illustrant le rôle croissant du sport, et plus particulièrement du football, dans l’organisation des loisirs collectifs dans les campagnes vauclusiennes. Le terrain de football apparait ici comme un moteur de cohésion sociale. L’engagement du président et l’ardeur des joueurs attirent « toute la population du village33 ».

Si le café est le siège de l’activité administrative et festive des clubs, le terrain de football, quant à lui, devient un véritable lieu de rassemblement au village, mêlant spectateurs, supporters et curieux. La composition du public témoigne de l’intégration du football dans la vie quotidienne du village. À Sarrians, lors de la première édition de la Coupe de Vaucluse en 1920, on note la présence « de nombreuses dames et demoiselles34 », mettant en lumière le rôle des spectatrices comme ferventes admiratrices des exploits masculins35. Le stade de football devient un lieu où les femmes contribuent à façonner une nouvelle sociabilité villageoise. À travers leurs interventions vocales et gestuelles lors des matchs, elles bousculent les rituels dominés par la violence masculine et affirment leur présence dans cet espace collectif36.

Figure n° 1 Le terrain de football du Réveil du Grozeau malaucénien lors de la réception en 1926 le Sporting Club Caromb en 1926.

Figure n° 1 Le terrain de football du Réveil du Grozeau malaucénien lors de la réception en 1926 le Sporting Club Caromb en 1926.

Crédit : Archives privées de Jacques Pédretta.

Le match de football au village peut attirer des foules considérables, dépassant parfois le cadre strictement sportif pour devenir un événement social37. En 1929, le pré de la Gayère utilisé comme terrain de football par la Comète Sportive de Sarrians rassemble « 800 supporters38 » lors d’un match de Coupe de Provence tandis que le SC Orange compte, sur son terrain de l’Avenue de l’Arc, « à peine 400 personnes39 ». En Vaucluse, le village peut se mobiliser de manière beaucoup plus forte que la ville pour soutenir son équipe de football. Le stade n’est donc pas uniquement « un espace d’expression des communautés urbaines et provinciales, représentées par les sociétés sportives40 » et « supporteristes ». Le terrain de football rassemble souvent une grande partie de la communauté locale, faute de divertissements plus nombreux et variés. En 1937, les « verts » de l’AS Thoroise, tenants de la Coupe de Vaucluse, battent le SC Orange « devant un millier de spectateurs41 ». À la fin des années 1930, le « onze du chasselas42 », un des meilleurs du Vaucluse, attire souvent un public nombreux puisque quelques mois plutôt « près de 300 spectateurs43 » se sont déplacés pour les voir jouer au stade Roumagoux à Oppède, premier village du département à se doter d’un stade municipal de football44.

Inauguré en 1931 à l’initiative d’Eugène Roumagoux, médecin, maire et député radical-socialiste, le stade Roumagoux d’Oppède dépasse largement le simple rôle d’infrastructure sportive. Véritable lieu de mémoire du football vauclusien, il s’impose comme un creuset de la sociabilité sportive au cœur des campagnes du Luberon, particulièrement dans un contexte marqué par les mutations socio-économiques de l’entre-deux-guerres. Symbole de modernité et de rassemblement, il devient un théâtre où se joue bien plus que le sport : il transcende sa fonction première en incarnant les idéaux républicains de démocratisation et de promotion des valeurs d’égalité et de fraternité45 promue par la Coupe Roumagoux46. Inspirée des grands modèles comme la Coupe de France47 ou la Coupe de Provence, la compétition qui s’y déroule offre aux clubs modestes des villages vauclusiens l’espoir de gloire. Ce modèle incarne une vision démocratique du sport, où chaque village peut rêver d’exploits et des trophées, renforçant ainsi l’esprit communautaire et les liens sociaux.

Le stade de football, creuset de la sociabilité au village (années 1940-1950)

Le 31 mars 1957, lors de la 20e journée de Division d’Honneur de la Ligue du Sud-Est, l’AS Sablet accueille la réserve de l’Olympique de Marseille. Ce match attire un public record de « 800 spectateurs48 » soit presque la totalité des 864 habitants du village. Cet événement illustre le rôle fondamental du stade dans la vie communautaire locale, réunissant une majorité d’habitants. Dans les années 1940 et 1950, le stade de football dans les villages vauclusiens dépasse sa simple fonction de terrain de sport pour devenir un véritable creuset de sociabilité où s’entrecroisent des dynamiques sociales, culturelles et économiques. Il devient un lieu de rassemblement, où le public, de plus en plus nombreux, joue un rôle crucial. Les clubs de supporters se multiplient et gagnent en influence, renforçant ainsi l’importance du football comme vecteur de cohésion sociale et de divertissement.

Dans de nombreux villages du département, le terrain de football connaît un véritable succès populaire pendant les « années noires ». Peu de villages sont dépourvus d’un onze. En effet, avec l’interdiction des bals et de la chasse, le stade de football devient un des principaux lieux de divertissement au village. La pratique du football devient une échappatoire à la noirceur des temps49. En dépit des restrictions et des difficultés de déplacement, les gens trouvent un moyen de se rassembler et de partager autour de la passion du football. Une lettre de Marcel Ricard adressée à Edmond Chabert, requis pour le travail obligatoire en Allemagne50, datée du 11 mai 194351, illustre l’importance cruciale du football au village pendant la Seconde Guerre mondiale, malgré le contexte difficile de l’Occupation. À travers son contenu, Marcel Ricard, président du SOC Villelaure52, relate les matchs organisés avec enthousiasme et souligne leur importance pour maintenir le moral et la cohésion au sein de la communauté. Ces rencontres sportives apparaissent comme un véritable exutoire, permettant de transcender les épreuves de la guerre. Le terrain de football est présenté non seulement comme un espace de loisir, mais aussi comme un lieu de sociabilité essentiel entre les villageois, renforçant leur solidarité face à l’adversité. Cette lettre témoigne également de l’effort collectif pour préserver une certaine normalité, où le sport devient un vecteur de résistance culturelle et émotionnelle.

Ce sport réussi à attirer régulièrement un nombre significatif de spectateurs dans différents villages du département, ce qui montre à quel point ce sport prend une place croissante dans la culture locale dans les années 1940. À la fin de l'année 1940, il y a environ un millier de spectateurs au stade Ulysse Fabre de Vaison-la-Romaine53. Au stade Roumagoux d’Oppède, le public rassemble plus de 500 personnes entre 1941 et 194354. Dans le contexte du régime de Vichy puis de l’Occupation, le stade de football au village devient un lieu essentiel pour « l’engagement communautaire et parmi les rares endroits où les gens ordinaires peuvent faire l’expérience de la normalité55 ». Même après la guerre, l’engouement pour le stade de football ne semble pas faiblir. En 1949, une foule considérable, de plus de 600 personnes, assiste au match entre le SOC Villelaure et l’ES Aubignan56.

Dans les années 1950, alors que les stades des clubs professionnels subissent une crise marquée par une chute de moitié du nombre de spectateurs57, le « public reste relativement nombreux sur tous les terrains du département de Vaucluse58 ». En 1957, 800 spectateurs viennent observer le match AS Sablet-OM59 tandis qu’en 1958, 600 spectateurs assistent à la rencontre entre la CS Sarrians et l’AS Sablet60. Substitut du café du village, la buvette occupe une place privilégiée dans la vie du stade. C’est un lieu symbolique où chacun se retrouve et manifeste son appartenance à la communauté. La buvette est au centre de la sociabilité du match de football alors que le café du village, souvent siège social du club, est l’épicentre de la sociabilité de l’après-match61. Au stade de Pernes-les-Fontaines, le président des supporters et ses hommes « installent la buvette dont le bénéfice est pour la caisse du club62 ». Bien que la consommation d’alcool et la tabagie, qui accompagnent la sociabilité associative, aillent à l’encontre de la portée hygiéniste de la pratique sportive, elles semblent inhérentes à la sociabilité du stade de football63.

Le stade de football capte une grande partie de la sociabilité villageoise intergénérationnelle. Des rencontres amicales peuvent rassembler des « anciens » et des jeunes pratiquants. En 1941, à Althen-des-Paluds, un match en faveur des prisonniers fait « couler beaucoup de salive64 » au sein du village. Les tournois de sixte organisés en fin de saison sur le stade de football sont également des temps intenses de sociabilité villageoise intergénérationnelle. Au village, la date du tournoi se greffe souvent sur le calendrier de la fête votive. Chaque année à l’occasion de la fête votive de la Saint-Marc, le SOC Villelaure organise son tournoi de sixte Séniors-Juniors-Cadets qui a lieu invariablement le 1er mai. En 1952, le club accueille les équipes de l’OM, de l’Olympique Avignonnais, du Nîmes Olympique, de l’USR Pertuis, des Caillols. Le club propose aussi des animations musicales et pyrotechniques puisque tous les participants peuvent danser gratuitement au son « du fameux orchestre Pierre Monty et assister en soirée au brillant feu d’artifice, réhaussé par la présence de la fameuse fanfare les enfants d’Arcole de Cadenet65 ». Les fêtes organisées par le club de football dominent le calendrier des festivités locales66. À Noves, l’Olympique Novais organise sa fête à la mi-juillet. Elle permet de rassembler les membres du club et les habitants du village autour de diverses animations musicales (bal), sportives (concours de boules pour les enfants et les adultes), d’une buvette et d’attractions foraines sur le stade de football.

Alors qu’à la fin des années 1940, Marcel Ricard, secrétaire-général du SOC Villelaure, réclamait, auprès du ministre de l’Éducation nationale et des sports, des stades pour la jeunesse rurale67, à la fin des années 1950, des 150 communes du département, d’Avignon, la plus grande, à Sivergues, la plus petite, « il n’en existe sans doute pas beaucoup qui ne possèdent, sinon un véritable terrain de sport, du moins un bout de pré clôturé où les gosses puissent courir, s’ébattre et taper dans un ballon68 ». Il est vrai que de nombreux stades de football sont aménagés dans les villages du Vaucluse entre la fin des années 1940 et les années 195069. De nombreuses photographies conservées par Marc Ricard, le fils de Marcel Ricard, fondateur du SOC Villelaure, témoignent de la foule importante présente lors de l’inauguration du stade Verdet-Kléber à Villelaure le 1er mai 195470. Ce stade municipal est né de la transformation d’un ancien pré, rendu possible grâce au don généreux de la famille Verdet-Kléber. L’aménagement comprend un terrain de football entouré d’une main courante, un portail d’entrée structurant l’accès au site, ainsi qu’un terrain de basket-ball et des agrès de gymnastique, offrant ainsi aux habitants un espace sportif polyvalent. Ce projet illustre l’essor des infrastructures sportives locales et l’attachement des villageois à la pratique du football.

Figure n° 2. Inauguration du stade Verdet-Kléber à Villelaure le 1er mai 1954.

Figure n° 2. Inauguration du stade Verdet-Kléber à Villelaure le 1er mai 1954.

Crédit : Archives privées de Marc Ricard.

Figure n° 3. Les spectateurs alignés derrière la main courante du stade Verdet-Kléber de Villelaure en 1965

Figure n° 3. Les spectateurs alignés derrière la main courante du stade Verdet-Kléber de Villelaure en 1965

Crédit : Archives privées de Marc Ricard.

Le stade de football face à la « fin du village » : un lieu de sociabilité en déclin (années 1960-années 1980)

Le décès de Marcel Ricard en 1979 marque un tournant symbolique dans l’histoire du stade de football de Villelaure. Figure emblématique du SOC pendant plus de soixante ans, il incarnait une époque où le stade occupait une position centrale dans la vie villageoise, en tant que lieu de rassemblement, de partage et de sociabilité. Sa disparition, survenue à une période marquée par des mutations économiques et sociales profondes, coïncide avec une chute historique de la fréquentation du stade et une remise en question de son rôle communautaire. Avec lui, c’est toute une conception du football amateur et de la sociabilité qu’il portait qui semble s’effacer. Pendant des décennies, Marcel Ricard a été le pilier du club et du stade, qui porte son nom depuis 2007. Sous sa direction, le football à Villelaure était bien plus qu’un sport : il représentait une manière de vivre ensemble, un espace de sociabilité où les habitants se retrouvaient pour partager des moments fédérateurs. La buvette, la main courante et le terrain étaient autant de lieux d’échange où les générations se croisaient et où se construisait un sentiment d’appartenance au village. Avec son décès, c’est toute une génération d’acteurs engagés dans la vie associative sportive locale qui disparaît. Ce phénomène reflète les profondes mutations sociales et culturelles qui caractérisent les villages français à cette époque71.

Les registres des recettes des entrées et de la buvette du stade de Villelaure mettent en évidence une tendance à la baisse dès la fin des années 1960, qui se poursuit tout au long des années 1970 et au début des années 198072. Ces données illustrent un recul progressif de la fréquentation entraînant une érosion de la sociabilité sportive villageoise. Durant la saison 1976-1977, le nombre d’entrées au stade atteint un pic de 2 540 spectateurs annuels, attribué aux performances sportives de l’équipe première, notamment lors de son titre de champion de Promotion d’Honneur B et son accession à la Promotion d’Honneur A, une division offrant des enjeux compétitifs et attractifs. Cependant, ce regain est éphémère : dès la saison suivante (1977-1978), la fréquentation chute à 1 312 entrées annuelles, soit une diminution de près de moitié. Ce déclin s’inscrit dans une tendance plus large observée sur l’ensemble de la décennie. Les données montrent que les chiffres annuels oscillent fréquemment entre 1 500 et 2 000 spectateurs, soit environ cinq fois moins que vingt ans auparavant. Cette baisse de la fréquentation s’accompagne également d’une diminution notable des recettes générées par la buvette. À partir de 1980, l’équipe subit deux relégations successives, réduisant l’attractivité du stade. En 1985-1986, la fréquentation annuelle chute à 373 entrées soit une moyenne de 30 spectateurs par match, reflétant le désintérêt marqué pour le match de football au village. Alfred Wahl fait le même constat pour la finale de la Coupe d’Alsace. En 1950, elle pouvait réunir plus de 5 000 spectateurs, ils ne sont plus que 150 à 200 au cours des années 198073.

Contrairement aux décennies précédentes, marquées par une stabilité démographique de la fin du xixe siècle jusqu’au milieu du xxe siècle, Villelaure connaît un regain démographique à partir des années 1960. La population passe de 1 040 habitants en 1954 à 1 471 habitants en 1982. Cependant, cet accroissement ne profite pas directement au stade de football. L’arrivée de néo-ruraux, issus majoritairement de milieux urbains et peu familiers de la culture footballistique locale, crée un décalage culturel. Ces nouveaux habitants s’intègrent peu aux pratiques de sociabilité sportive centrées autour du football, affaiblissant ainsi le rôle fédérateur du stade dans la vie du village. Durant les années 1970, les pratiques de loisirs se diversifient. La télévision s’impose progressivement comme un élément central des divertissements familiaux, tandis que l’automobile facilite l’accès à des activités urbaines et extérieures au village. Le dimanche après-midi, autrefois consacré principalement aux rencontres de football, devient un moment partagé entre diverses occupations, éclatant ainsi la cohésion sociale. Ces nouvelles habitudes transforment les modes d’investissement du temps libre des habitants et réduisent leur présence au stade. Les matchs, autrefois perçus comme des événements incontournables, entrent en concurrence avec une pluralité d’options de loisir, contribuant à la marginalisation progressive de la sociabilité sportive au sein du village.

Conclusion

De l’entre-deux-guerres aux années 1980, l’histoire du stade de football au village offre un prisme éclairant sur l’évolution de la sociabilité sportive dans les campagnes du Vaucluse. Dans les années 1920-1930, le terrain de football émerge comme un espace inédit de rassemblement au village, mobilisant une population curieuse et enthousiaste autour d’un loisir sportif encore nouveau. Loin d’être une simple activité sportive, le football s’impose comme un catalyseur d’interactions sociales, fédérant des habitants de toutes générations dans un contexte marqué par une modernisation des campagnes du département. Les années 1940-1950 marquent l’âge d’or du stade, devenu un véritable pilier de la vie sociale et culturelle du village. Cependant, à partir des années 1960, cette centralité commence à vaciller. Les mutations sociales, économiques et culturelles transforment les modes de vie des habitants. Si le stade reste un repère symbolique, il peine à préserver son rôle de lien communautaire face à la montée des loisirs individualisés, à l’arrivée des néo-ruraux peu familiers de la culture footballistique. La baisse continue de la fréquentation dans les années 1970-1980 traduit cette érosion, reflétant un éclatement progressif de la sociabilité villageoise74. Ainsi, une histoire du stade de football au village à l’échelle nationale pourrait venir illustrer les dynamiques plus larges de transformations culturelles des campagnes françaises au xxe siècle75. Elle reste à écrire.

Notes

1 Le Provençal, 12 janvier 1960. Retour au texte

2 Romain Gardi, À l’ombre de l’Olympique de Marseille. Histoire sociale et culturelle du football en Vaucluse de la fin du XIXe siècle au début des années 1980, sous la direction de Natalie Petiteau et Marion Fontaine, Avignon Université, thèse en cours. Retour au texte

3 La Gazette sportive, 24 mai 1952. Retour au texte

4 Jean-Michel Faure, « Les “fouteux” de Voutré », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 80, novembre 1989, L’espace des sports, p. 68-73. Retour au texte

5 Alain Ehrenberg, « Aimez-vous les stades ? Architecture de masse et mobilisation », Recherches, 1980, 43, p. 25-54. Retour au texte

6 André Gounot, Denis Jallat, et Benoit Caritey, (dir.), Les politiques au stade. Étude comparée des manifestations sportives du xixe au xxie siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007. Retour au texte

7 Daphné Bolz, Les Arènes totalitaires : fascisme, nazisme et propagande sportive, Paris, CNRS éditions, 2008. Retour au texte

8 Jean-Pierre Augustin, « À quoi servent les stades ? », Raison présente, 2016/1, n° 197, p. 9-18. Retour au texte

9 Julien Sorez, « Le football et la fabrique des territoires ; Une approche spatiale des pratiques culturelles », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 2011, n° 111 (3), p. 59-72. Retour au texte

10 Tony Mason, Association Football and English Society 1863-1915, Brighton, Harvester Press, 1980, p. 31. Retour au texte

11 Éric Hobsbawm, « La culture ouvrière en Angleterre », L’Histoire, n° 17, novembre 1979, p. 22-35. Retour au texte

12 Richard Holt, « Working Class Football and the City: The Problem of Continuity », British Journal of Sport History, vol. 3, mai 1986, n° 1, p. 5-17 ; Nicholas Fishwick, English Football and Society, 1910-1950, Manchester et New York, Manchester University Press, 1989 ; Ross Mac Kibbin, Classes and Cultures. England 1918-1951, Oxford, Oxford University Press, 1998, p. 332-385 ; Paul Dietschy, « Une passion urbaine : football et identités dans la première moitié du vingtième siècle. L’exemple de Turin et de l’Italie », Histoire urbaine, 2001/1, n° 3, p. 133-148 et le dossier « Le foot, du local au mondial », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n° 111, juillet-septembre 2011, p. 3-72. Retour au texte

13 Marion Fontaine, Le Racing Club de Lens et les « Gueules Noires » : essai d’histoire sociale, Paris, Les Indes Savantes, 2010, p. 73. Retour au texte

14 Paul Dietschy, Histoire du football, Paris, Perrin, 2014 [2010], p. 507. Retour au texte

15 Claude Mesliand, Paysans du Vaucluse (1860-1939), 2 tomes, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 1989 ; Claudine Durbiano, Le Comtat et ses marges. Crises et mutations d’une région agricole méditerranéenne, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 1997 ; Niccolò Mignemi, « Au rythme des spécialisations : travail et exploitations agricoles dans le Vaucluse (1945-1958) », Le Mouvement Social, 2021/4, n° 277, p. 51-65. Retour au texte

16 Marcel Ricard, fondateur et secrétaire général du SOC Villelaure, La Gazette Sportive, 12 janvier 1952. Retour au texte

17 Richard Holt, Sport and Society in modern France, Londres, MacMillan Press and Anthony’s College Oxford, 1981, p. 150. Retour au texte

18 Maurice Agulhon, Le Cercle dans la France bourgeoise 1810-1848. Étude d’une mutation de sociabilité, Paris, Armand Colin, 1977, p. 7. Retour au texte

19 Pour une mise au point historiographique du concept de « sociabilité », voir Christophe Tropeau, Le plaisir du lien. La sociabilité associative rurale en Mayenne des années 1830 aux années 1930, Rennes, PUR, 2023, p. 13-21. Retour au texte

20 Maurice Agulhon, « Un entretien avec Maurice Agulhon », Revue Sport-Histoire, n° 1, « La sociabilité par le sport », 1988, p. 14. Retour au texte

21 Voir Lionel Pabion, « Les mairies et les sociétés de préparation militaire : aux sources des sociabilités sportives en milieu rural. Le cas de la Drôme et de l’Ardèche (1880-1914) », in Sylvain Villaret et Philippe Tétart (dir.), Les édiles au stade. Aux origines des politiques sportives municipales, Vers 1850-1914, Rennes, PUR, 2020, p. 390-393 ; et plus largement Le sport embrigadé ? Les sociétés de préparation militaire en France : des loisirs militarisés (années 1880-années 1930), thèse en histoire contemporaine, dirigée par Édouard Lynch, université Lyon 2, 2021. Retour au texte

22 La Gazette sportive, 15 septembre 1928. Retour au texte

23 Romain Gardi, « Du pré au stade. Pour une histoire végétale et sensorielle du terrain de football au village (années 1920-1950) », Staps, 2025, à paraître. Retour au texte

24 La Gazette sportive, 15 septembre 1928. Retour au texte

25 Jean-Pierre Monier, 1921-2011, Le Sporting Club Jonquiérois, 90 ans d’histoire et de passion, Jonquières, SC Jonquières, 2011, p. 18. Retour au texte

26 Guy Tessier, Tessy-Moyon Sports. Une si belle histoire. 100 ans de football. 1910-2012, Agneaux, Édition : L’autre, 2012, p. 17. Retour au texte

27 Denis Trossat (dir.), Histoire des clubs de football du Jura, Mâcon, District de football du Jura, 2003, p. 131. Retour au texte

28 Le Provençal, 14 février 1957. Retour au texte

29 Ibid. Retour au texte

30 Archives départementales de Vaucluse maintenant ADV 1Z 353, déclaration d’association de l’ESA Villelaure, 20 mars 1923. Retour au texte

31 La famille Verdet-Kléber est une riche famille propriétaire terrienne du village. Retour au texte

32 Romain Gardi, « Le football des paysans. L’apprentissage d’un sport au village en Vaucluse (années 1920-1950) », Sciences sociales et sport, 2025, à paraître. Retour au texte

33 L’Auto, 30 janvier 1924. Retour au texte

34 Le Ventoux, 20 février 1920. Retour au texte

35 Philippe Tétart, « Charmante, sereine et parfois pugnace. Portrait de la supportrice entre les lignes de presse (1924-1939) », in Philippe Tétart (dir.), Côté tribunes. Les supporters en France de la Belle Époque aux années 1930, Rennes, PUR, 2019, p. 377-402. Retour au texte

36 La Gazette sportive, 29 décembre 1928, 1er novembre 1929, 20 décembre 1930, 10 février 1934. Retour au texte

37 Voir Julien Sorez, Le football dans Paris et ses banlieues. Un sport devenu spectacle (fin xixe siècle-1940), Rennes, PUR, 2013, p. 353-370. Retour au texte

38 La Gazette sportive, 5 janvier 1929. Retour au texte

39 Id., 28 décembre 1929. Retour au texte

40 Paul Dietschy, « Pugni, bastoni e rivoltelle. Violence et football dans l’Italie des années vingt et trente », in Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, tome 108, n° 1. 1996. p. 203-240 Retour au texte

41 La Gazette sportive, 6 novembre 1937. Retour au texte

42 Le village du Thor possède la particularité de s’être spécialisé dans la production du raisin de table et fait du Vaucluse, à quelque période que ce soit de l’entre-deux guerres, le premier des départements producteurs de raisins de table. Il en est le centre le plus productif et aussi le plus prestigieux, parce qu’on y cultive la variété la plus recherchée, à la fois pour sa précocité et sa saveur, le chasselas doré. Retour au texte

43 Id., 13 mars 1937. Retour au texte

44 Romain Gardi, « Le stade Roumagoux (Oppède) », Territoires et patrimoine du sport en région PACA (TEPAS), 2023, https://tepas.mmsh.fr/notices_tepas/fiche-0026/ Retour au texte

45 Serge Berstein, Odile Rudelle, « Un modèle politique opératoire et complexe », in Serge Berstein, Odile Rudelle (dir.), Le modèle républicain, Paris, PUF, 1992, p. 9. Retour au texte

46 La Gazette sportive, 20 août 1938. Retour au texte

47 Paul Dietschy, « La Coupe de France “fête nationale du football français” dans l’entre-deux-guerres », in André Gounot, Denis Jallat et Benoit Caritey (dir.), Les politiques au stade. Étude comparée des manifestations sportives du xixe au xxie siècle, Rennes, PUR, 2007, p. 95-109. Retour au texte

48 Le Provençal, 2 avril 1957 Retour au texte

49 Bernard Prêtet, « Le sport échappatoire ou résistance ? L’exemple de Paris et de Toulouse  », Guerres mondiales et conflits contemporains, 2017/4, n° 268, p. 21-34 et Doriane Gomet, Sports et pratiques corporelles chez les déportés, prisonniers de guerre et requis français en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, thèse en STAPS, Universités de Lyon 1 et de Stuttgart, 2012. Retour au texte

50 Doriane Gomet, « De la délimitation d’un objet à son analyse. Les pratiques corporelles des Français déplacés de force en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale », in Noémie Beltramo, Jean Bréhon, Olivier Chovaux, François Da Rocha Carneiro, Vingt ans après…Écrire l’histoire du sport, Limoges, Pulim, 2023, p. 309-322. Retour au texte

51 AP Marc Ricard, lettre de Marcel Ricard à Edmond Chabert, 11 mai 1943. Retour au texte

52 En 1938, Marcel Ricard, président-fondateur de l’ESA Villelaure, modifie la dénomination du club. Pour « modifier son titre à l’image de l’activité rurale de ses membres » (Le Provençal, 9 novembre 1957) l’Étoile Sportive et Artistique de Villelaure devient le SOC, Stade Olympic Club de Villelaure (ADV 1Z 353, récépissé de modification du nom de la société, 19 mai 1941). Retour au texte

53 La Gazette sportive, 22 mars et 19 avril 1941. Retour au texte

54 Id., 3 mai 1941 et 1er mai 1943. Retour au texte

55 Keith Rathbone, Sport and physical culture in Occupied France. Authoritarianism, agency and everyday Life, Manchester, Manchester University Press, 2022, p. 206-207 et Xavier Breuil, « Le football en Belgique pendant la seconde guerre mondiale : entre normalité, unité et continuité (1939-1947) », Guerres mondiales et conflits contemporains, 2017/4, n° 268, p. 7-20. Retour au texte

56 La Gazette sportive, 29 janvier 1949. Retour au texte

57 Alfred Wahl, Les archives du football. Sport et société en France (1880-1980), Paris, Gallimard/Julliard, 1989, p. 308-309. Retour au texte

58 La Gazette sportive, 20 septembre 1952. Retour au texte

59 Le Provençal, 2 avril 1957. Retour au texte

60 La Gazette sportive, 1er mars 1958 Retour au texte

61 Julien Sorez, « Du terrain à la buvette : diffusion du football et contrôle social en région parisienne durant l’entre-deux-guerres », Le Mouvement Social, 2012/1, n° 238, p. 65-80. Retour au texte

62 La Gazette sportive, 10 avril 1954. Retour au texte

63 Jean-Michel Faure, « Les "fouteux" de Voutré » in Actes de la recherche en sciences sociales, Vol. 80, novembre 1989, L’espace des sports, p. 73. Retour au texte

64 La Gazette sportive, 3 mai 1941. Retour au texte

65 Id., 26 avril 1952. Retour au texte

66 Id., 24 mai 1952. Retour au texte

67 Id., 22 janvier 1949. Retour au texte

68 Le Provençal, 8 janvier 1958. Retour au texte

69 Voir les nombreux dossiers d’aménagements des stades de football dans la sous-série 5T des Archives départementales de Vaucluse. Retour au texte

70 AP Marc Ricard, photographie de l’inauguration du stade Verdet-Kléber de Villelaure, le 1er mai 1954. Retour au texte

71 Jean-Pierre Le Goff, La fin du village. Une histoire française, Paris, Gallimard, 2017 [2012]. Retour au texte

72 AP Marc Ricard, registre des recettes du stade de Villelaure, 1973-1986. Retour au texte

73 Alfred Wahl, Les archives du football, op. cit, p. 309-310. Retour au texte

74 Nicolas Renahy, Les gars du coin. Enquête sur une jeunesse rurale, Paris, La Découverte, 2010. Retour au texte

75 Laurence Wylie, « Roussillon, un village dans le Vaucluse, 1987 », Terrain, 11 | 1988, p. 29-50. Retour au texte

Illustrations

  • Figure n° 1 Le terrain de football du Réveil du Grozeau malaucénien lors de la réception en 1926 le Sporting Club Caromb en 1926.

    Figure n° 1 Le terrain de football du Réveil du Grozeau malaucénien lors de la réception en 1926 le Sporting Club Caromb en 1926.

    Crédit : Archives privées de Jacques Pédretta.

  • Figure n° 2. Inauguration du stade Verdet-Kléber à Villelaure le 1er mai 1954.

    Figure n° 2. Inauguration du stade Verdet-Kléber à Villelaure le 1er mai 1954.

    Crédit : Archives privées de Marc Ricard.

  • Figure n° 3. Les spectateurs alignés derrière la main courante du stade Verdet-Kléber de Villelaure en 1965

    Figure n° 3. Les spectateurs alignés derrière la main courante du stade Verdet-Kléber de Villelaure en 1965

    Crédit : Archives privées de Marc Ricard.

Citer cet article

Référence papier

Romain Gardi, « Le stade de football, creuset de la sociabilité sportive au village en Vaucluse (années 1920-1980) », Football(s). Histoire, culture, économie, société, 6 | 2025, 141-152.

Référence électronique

Romain Gardi, « Le stade de football, creuset de la sociabilité sportive au village en Vaucluse (années 1920-1980) », Football(s). Histoire, culture, économie, société [En ligne], 6 | 2025, publié le 06 mai 2025 et consulté le 16 août 2025. Droits d'auteur : Le texte seul, hors citations, est utilisable sous Licence CC BY 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont susceptibles d’être soumis à des autorisations d’usage spécifiques.. DOI : 10.58335/football-s.950. URL : https://preo.ube.fr/football-s/index.php?id=950

Auteur

Romain Gardi

Doctorant à l’université d’Avignon

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